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L'âme humaine avant la naissance et après la mort

Œuvre du docteur Papus, L'âme humaine avant la mort et après la mort, constitution de l'Homme et de l'Univers, clef des évangiles, Initiation évangélique, d'après Pistis Sophia, Paris, éditeur Chamuel, 1898. 

Introduction : 

La traduction française du manuscrit copte de Pistis Sophia, par M.E.Amélineau, a une singulière importance pour la diffusion du spiritualisme chrétien.

Cependant, l'importance de cette œuvre exige quelques éclaircissements sans lesquels l'ouvrage demeure réellement fermé ; car c'est un travail initiatique, et composé de telle sorte que les initiés seuls devaient en comprendre les secrets.

M.E.Amelineau, dans une très savante introduction, a jugé l'œuvre au point de vue critique et historique. Il a rempli ainsi son devoir d'érudit et de traducteur consciencieux. Mais il manque à l'ouvrage une clef qui permette de se reconnaitre dans les descriptions du plan astral et du plan céleste que nous donne Valentin. C'est cette clef que nous nous sommes efforcé de  trouver et de mettre à la portée de nos lecteurs : - mais dans une certaine limite.

Ce livre merveilleux peut-être lu de quatre manières et révéler quatre sens pour chacune des idées exposées. Faire un commentaire complet de Pistis exigerait plusieurs volumes. Aussi avons-nous restreint notre ambition à l'éclaircissement du sens naturel des révélations de Valentin. Ce travail seul a exigé plusieurs mois. Plus tard, nous aborderons peut-être un plan nouveau d'exposition ; mais, pour l'instant, nous allons nous borner aux points suivants :

1. Analyse rapide de Pistis Sophia ;

2. Résumé de la constitution du Plérôme ou Univers physique et hyperphysique d'après ce livre ;

3. Histoire de l'Involution et de l'Evolution de l'âme humaine avant et après la vie terrestre ;

4. Lumière sur le christianisme et les Evangiles, à l'aide de citations choisies, et expliquées où il est nécessaire ;

5. Dictionnaire des principaux sujets traités avec renvois à l'édition française.

Ce résumé sera fait de telle sorte qu'il soit complet par lui-même et qu'il constitue pour le lecteur un ensemble par lui-même et qu'il constitue pour le lecteur un ensemble tel que celui-ci n'ait pas absolument besoin de se procurer l'ouvrage original. Mais nous espérons que notre clef aidera beaucoup l'étudiant sérieux qui, possédant l'ouvrage de Valentin, a été rebuté jusqu'ici par les répétitions voulues et les obscurités calculées que l'écrivain a employées pour cacher, à l'époque de l'apparition de son œuvre, ce que nous avons le devoir d'essayer de révéler à notre époque. 

Toutefois que "ceux qui savent" se rassurent. Autant il est demandé de répandre les lumières les plus vives sur le premier sens des œuvres de ce genre, autant je sais quelle prudence est nécessaire concernant le second et le troisième sens qui touchent aux mystères mêmes du plan céleste.

Quoi qu'il en soit, nous sommes persuadé que la traduction de Pistis Sophia permettra à tous les Chrétiens, sans distinction d'églises, de saisir le sens profond et traditionnel des Evangiles.

Analyse de Pistis Sophia : 

Comme dans tous les ouvrages gnostiques connus, et nous en connaissons au moins quatre, la révélation de la Gnose merveilleuse, dont la connaissance plaçait l'heureux possesseur en une position infiniment avantageuse pour l'obtention du bonheur éternel après la mort, est mise en la bouche de Jésus ressuscité d'entre les morts. L'auteur de Pistis Sophia nous affirme que, après sa résurrection, Jésus passa onze ans à enseigner cette admirable Gnose à ses disciples et à la réunion des femmes qui l'avaient suivi. Quand la scène première du livre s'ouvre, Jésus est assis sur le mont des Oliviers avec tous ceux qui l'entourent, les douze apôtres, Marie sa mère, Marie la Madeleine, Marthe et Salomé (ce sont du moins les principaux acteurs qui prendront la parole à mesure que l'initiation se déroulera).

A peine sommes-nous fixés sur le lieu où vont se passer quelques-unes des scènes suivantes, que Jésus, assis un peu à l'écart de ses disciples, est environné d'une grande lumière qui lui sert de vêtement et ravi dans le ciel au milieu de l'effroi des éléments cosmiques. Les disciples sont dans la stupéfaction et l'hébètement à la vue de la lumière qui a ravi Jésus ; ils font entendre des prières, et Jésus revient à eux pour leur expliquer les mystères qu'il peut et doit leur expliquer. Il leur explique d'abord qu'il est allé vers son père ; que le vêtement de lumière qu'on lui a apporté sur le mont des Oliviers était celui même qu'il avait déposé dans l'un des éons lorsqu'il descendit sur la terre. Il part de là pour leur expliquer certaines paroles de l'Evangile et certains actes préparatoires à sa descente sur la terre, comme la venue d'Elie en la personne de Jean et l'Annonciation de Gabriel à Marie, l'élection des apôtres en suite de la mise d'âmes supérieurs en leur corps au moment de la conception. Puis, tout d'un coup, sans aucune transition, et, il faut aussi le dire, sans que le moindre détail du livre indique une lacune, il narre son ascension dans les mystères supérieurs des éons. Dans ces mystères des divers éons, les chefs ou archons de chaque lieu, les gardiens des portes et tous les habitants de l'éon traversé, s'écartent en sa présence, étonnés, stupéfaits, hébétés, contraints par les mots magiques dont est couvert le vêtement de lumière qui est sur Jésus. Mais Jésus, dans quelques-uns de ces éons- et là encore il y a solution de continuité dans le récit sans qu'il ait lacune dans le texte- ne se retire qu'après avoir infligé un châtiment à certains nombres de leurs habitants. Les archons, en effet, à sa vue, ont voulu combattre la lumière qui le revêtait ; ils ont été punis par l'ablation du tiers de la lumière qui se trouvait en eux, par le changement de révolution de leurs sphères qui tournèrent alors à gauche au lieu de tourner à droite, ce qui jeta la plus grande confusion dans les horoscopes que tiraient les hommes habiles sur la terre, ce qui amena leur entière confusion lorsqu'ils ne savaient pas ce changement et qu'ils opéraient en tout temps comme si le mouvement astral était continu, lorsque pendant six mois il était à gauche et pendant six mois à droite, mais ce qui n'empêcha point que leurs pratiques se trouvassent justes lorsque le mouvement correspondait à la notion primitive, ce qui avait lieu pendant la moitié de l'année.

Par une transition assez pénible Jésus, sur une interrogation de Marie la Madeleine, lui explique comment les âmes auraient pu attendre, dans l'éon dont il a été question, que le nombre des âmes parfaites eût été rempli, puis comment ces âmes ont été créées, comment elles ont partagé le sort des sphères dont la révolution avait été changée inversement, et là Jésus rentre dans la continuation du premier sujet qu'il a traité. C'est alors qu'apparait Pistis Sophia, l'éon dont les malheurs et le salut vont être tout au long racontés dans l'ouvrage.

Cette Pistis Sophia était l'une des vingt-quatre émanations supérieures. Regardant un jour en haut, elle vit la lumière "au firmament du Grand Trésor de la lumière". Elle voulut parvenir en ce lieu et cessa de pratiquer le mystère du lieu qu'elle habitait : elle chanta un hymne à la lumière qu'elle avait vue. Mais, au lieu d'être exaucée, elle ne sut que s'attirer la jalousie et la haine de ceux qui partageaient sa demeure ; ils la poursuivirent, elle s'enfuit hors de son éon, tomba dans les profondeurs du chaos ténébreux et s'y trouva en butte à toutes las attaques des archons de ce chaos et de ceux qui se trouvaient en dessous. Ces archons créèrent par émanation une foule d'êtres bizarres qui eurent pour mission d'enlever de Pistis  Sophia la partie lumineuse qui se trouvait en elle. Elle fut plongée dans toutes les horreurs des ténèbres, et en butte à toutes les attaques des émanations diverses et horribles créées pour la combattre ; mais, si ses épreuves furent grandes, son courage fut encore plus grand : elle ne perdit point confiance, elle se tourna vers la lumière et lui adresse un hymne de repentir ou une repentance, ainsi que s'exprime le texte. Cette repentance, ainsi que les douze suivantes, sont calquées sur des Psaumes appliqués aux divers états par lesquels elle passe, et, afin de rendre la chose plus visible, les disciples, hommes ou femmes, en donnent l'explication en récitant précisément le psaume sur lequel a été calquée la repentance. A la neuvième repentance, Sophia est exaucée ; Jésus, le Sauveur, est envoyé vers elle et la tire par degrés de l'état misérable où elle se trouve, puis la sauve finalement du chaos. Les repentances se changent alors en actions de grâces. Jésus la conduit au-dessous du treizième éon et l'y laisse en lui recommandant de l'appeler, lorsque le temps sera venu où certains archons voudront la maltraiter. Ce temps arrive lorsque Jésus est dans le monde des hommes, sur le mont des Olivers. Jésus alla alors à son secours, ainsi qu'il l'avait promis, et il l'introduisit dans le treizième éon. 

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Commentaires 1

Fabien Decorps

le dimanche 1 août 2021 16:57

Le docteur Papus a été un pionnier dans la découverte des évangiles gnostiques. Son étude de Pistis Sophia est intéressante, même si aujourd'hui, on a beaucoup évolué sur la compréhension de ce texte. Il nous rappel que la Gnose chrétienne a toujours été le summum de la spiritualité et qu'elle a toujours intéressés au plus haut point tous les grands mystiques d'hier et d'aujourd'hui.

Le docteur Papus a été un pionnier dans la découverte des évangiles gnostiques. Son étude de [i]Pistis Sophia[/i] est intéressante, même si aujourd'hui, on a beaucoup évolué sur la compréhension de ce texte. Il nous rappel que la Gnose chrétienne a toujours été le summum de la spiritualité et qu'elle a toujours intéressés au plus haut point tous les grands mystiques d'hier et d'aujourd'hui.
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